Alexandre NGONDANG, de la biotechnologie aux langues.

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Alexandre est un jeune expatrié camerounais âgé de 27 ans vivant en Russie depuis maintenant 4 ans. Il quitte le Cameroun après avoir effectué une première partie de ses études supérieures à l’Université de Yaoundé 1 où il étudiait la Biochimie, pour aller étudier la Biotechnologie en Russie.

Il a débuté la procédure de voyage étant au pays, procédure dans laquelle il fournit tous les papiers demandés et verse tout l’argent nécessaire. Cependant, à son arrivée en Russie il est confronté à une dure réalité car la personne en charge de lui trouver un hébergement et régler ses frais universitaires ne s’en était pas chargée. Coincé à l’aéroport, Alexandre va recevoir l’aide du fils d’un ami à son père qui va l’héberger pour quelques temps. Aussi brillant qu’il est, il réussit à rattraper son retard vis-à-vis de ses camarades qui avaient débuté les cours depuis septembre (il est arrivé en Novembre, Ndlr). Seulement, il se retrouve très vite dans l’incapacité de couvrir ses frais scolaires ayant été dupé à son arrivée; il décide donc d’abandonner et de rentrer au pays. Il réserve un billet d’avion mais à un jour de son retour au pays, son colocataire va lui faire ouvrir les yeux sur ce qui est aujourd’hui son gagne-pain.

En effet, avant son départ son colocataire lui demande pourquoi il souhaite retourner au pays pourtant il est brillant. Après qu’Alexandre lui a brièvement présenté la situation, son colocataire lui fait comprendre que son bilinguisme est en fait un très grand atout dont il pourrait tirer profit en postulant auprès des nombreuses écoles de langues à la recherche d’enseignants de langues française et anglaise. C’est ainsi qu’après cliques sur la toile, Alexandre réussit à trouver une école qui cherchait justement un enseignant de langue anglaise. Il va passer le test et dispenser son premier cours, et ce sera le début de l’aventure qui fait de lui aujourd’hui un enseignant de langues (français et anglais) reconnu à l’international grâce aux différents certificats qu’il a obtenu.

Il avoue qu’enseigner est une activité qu’il pratique depuis le Cameroun car il lui arrivait de donner des cours de remise à niveau à des jeunes de son quartier et même à ses cadets. Que ce soit cette activité qui lui sauve la mise à l’étranger il ne l’aurait jamais cru. Le métier d’enseignant de langues qu’il exerce actuellement lui permet de vivre pleinement et même de financer quelques projets au pays. Il conseille les jeunes camerounais à diversifier leurs compétences afin d’être flexibles devant les opportunités qui s’offriront à eux s’ils décident de quitter le pays. Il ajoute que l’immigration doit être un projet préparé des années à l’avance, et si au contraire ce projet devient soudain, il est indispensable que le (la) jeune immigré(e) forge son mental et se prépare à toute éventualité. Par ailleurs, il implore les jeunes camerounais à saisir l’opportunité qu’ils ont d’avoir deux langues officielles parlées à l’international que sont le Français et l’Anglais. Lui il a fait ses études en section anglophone mais est issu d’un environnement purement francophone, ce qui lui a permis d’acquérir les deux langues qui le nourrissent bien aujourd’hui. Il déclare être envié par les autres africains et même des québécois vivant en Russie qui eux ne parlent qu’une seule langue au vu des nombreuses opportunités à saisir grâce à ses langues.

Le retour au pays n’est pas sa priorité pour le moment. Actuellement il est en train de monter sa propre institution de cours de langues en ligne et se mettra bientôt à son compte. Néanmoins, il est porteur de projets qu’il partage avec ses sœurs au Cameroun, et espère pouvoir rentrer s’installer au pays plus tard pour ouvrir sa propre école, un rêve qu’il nourrit depuis l’enfance, et où il pourra apporter un souffle nouveau dans la manière d’enseigner.

Son amour pour la science ne l’a pas quitté pour autant. Il nous révèle qu’il lui arrive parfois d’utiliser des symboles et notions scientifiques pour expliquer les cours à ses étudiants. Par ailleurs, le chant et la danse qu’il pratiquait avant son départ du Cameroun avaient été rangés au placard le temps pour lui de se faire une place dans l’enseignement, mais il va s’y remettre bientôt et peut-être on aura un Alexandre scientifique, enseignant et chanteur dans les années à venir.

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