Le Cameroun dans la marche vers les énergies renouvelables : Le cas du biogaz

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Engagé dans la lutte contre le réchauffement climatique comme de nombreux pays dans le monde, le Cameroun multiplie les initiatives pour la promotion des énergies renouvelables mais les actions concrètes sur le terrain demeurent très faibles.

C’est en 2005 que le Cameroun décide pour la première fois de mettre sur pieds des initiatives afin d’aider les populations à dépendre moins des produits énergétiques non renouvelables. Mais ce n’est qu’en 2009 qu’un plan de vulgarisation du biogaz est mis sur pieds. A la fin de l’année 2012, vingt-trois (23) biodigesteurs ont été installés au Cameroun dont 06  dans la région du Nord, 04 dans la région de l’Extrême-nord et 13 dans la région du Nord-Ouest grâce à la SNV, une organisation néerlandaise de développement. Le PACDET II (Programme d’Amélioration des Conditions de Détention et Respect des Droits de l’Homme) du Fonds Européen de Développement a également permis l’installation des systèmes de biogaz dans les 08 prisons centrales du Cameroun à savoir Yaoundé, Ebolowa, Ngaoundéré, Garoua, Douala, Buea, Bafoussam et Bamenda.

Biodigesteur domestique

L’implication de la société civile et privée reste très faible. Du côté du privé, la société Hysacam (société privée en charge de la collecte des déchets domestiques) demeure la seule société à s’être engagée dans la transformation des déchets récupérés auprès des ménages. Grâce à ses trois centrales de captage construites près de ses décharges (Yaoundé, Douala et Bafoussam) Hysacam prévoit la production de 72 MW d’énergie électrique pour les ménages. La centrale  de Yaoundé, située à Nkolfoulou produira 10MW/an pour 360 tonnes de déchets récupérés et pourra alimenter 580 ménages ; la centrale de Douala, située à PK 10, produira 60MW pour 540 tonnes/an et la centrale de Bafoussam, produira 2MW pour 75.000 tonnes de déchets/an. Par ailleurs, la société civile semble plus impliquée même si les actions sont insuffisantes pour satisfaire la demande locale. L’installation de 40 biodigesteurs dans 3 villages de l’Extrême Nord (Maroua, Gazawa et Ndoukoula) remonte à l’année 2010 par l’ONG COPRESA. Quelques années plus tard, en 2013, la SNV a construit 164 biodigesteurs permettant à 30.000 personnes issues de 200 villages de l’Adamaoua de produire du biogaz à base de la bouse de vache.

Le coût de cette technologie représente également un frein pour la promotion de cette technologie. En effet, pour se procurer un biodigesteur domestique il faudrait débourser environ 195.000 Francs CFA ce qui est bien loin du revenu mensuel d’un travailleur au Cameroun où le salaire minimum est de 35.000 francs Cfa. (N.B: ce prix a connu une baisse considérable au fil des années passant de 300.000 Francs Cfa l’unité en 2013 à 195.000 en 2020 grâce au modèle développé par la start-up camerounaise Green Power Biotechnology).

Les experts en énergies renouvelables sont disponibles sur le territoire national et se font formés dans les écoles dédiées. L’installation et la maintenance de biodigesteurs est assuré dans le pays par des sociétés telles que la Clarke Energy Cameroon Ltd basée à Douala ou encore la start-up Green Power Cameroon SAS, basée à Yaoundé.

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